2014 : Drevant (Cher)
15 novembre :
Journée de rencontre et exposition signalées dans le journal de l’Union pacifiste, n° 524, novembre 2014. Christian Fiquet y participait :
« Ce programme a tenu toutes ses promesses, et les interventions, par leur diversité, ont tout au long de l’après-midi intéressé l’assistance forte d’une soixantaine de personnes.
Cependant, chaque médaille à son revers ; en effet, il était prévu 10 minutes pour chaque intervenant de manière à permettre des questions ou un débat ; or, dès l’entrée, l’animateur donne à chacun 20 minutes, ce qui augura mal du déroulement de la première partie avec 4 intervenants en seulement une heure et demie.
– Tramor Quemeneur, et c’est dommage, ayant dépassé son temps de parole, s’est arrêté en 1954 juste avant le début de l’insurrection, l’un des points essentiels de l’ordre du jour.
– Saïd Métiche, curieusement, a fait pendant 40 minutes, outre le récit émouvant de sa vie en France, une diatribe en forme de réquisitoire contre le FLN et la politique de l’Algérie d’aujourd’hui (trotskisme oblige) tout en dressant un portait hagiographique du peuple français « réel victorieux de la lutte d’indépendance sous la houlette de Charles de Gaulle ».
– Après l’évocation de mai 56 par Thierry Le Tellier, le temps global était déjà passé de plus d’une demi-heure, et l’animateur m’octroya généreusement 7 minutes. J’avais prévu 5 minutes pour expliquer nos diverses motivations, les tenants et aboutissants et le fait que seule l’ACNV était à nos côtés et soutenait notre demande de service civil. Par respect pour le « timing » et surtout par respect des autres intervenants, j’ai shunté les 5 minutes que j’avais préparées pour évoquer mon parcours personnel. Cette « obstruction » n’était certes pas voulue… mais ce n’est pas la première fois.
Pendant la deuxième séquence, les associations ont dispensé une très bonne information sur leurs activités. Cette information était, en somme, l’aspect positif et actuel du thème choisi pour cette journée. Grand merci aux intervenants.
– La présentation de l’ École de la paix de Grenoble par Matthieu Damian a permis l’instauration d’un court (toujours le manque de temps) débat avec l’assistance portant sur la solution de continuité entre la formation des enfants scolarisés et celle des adultes (parents et surtout des corps institués comme la police). Il a aussi été souligné l’aspect trop limité de cette initiative.
Pour ma part, je me suis permis de poser innocemment la question suivante : la vraie école de la paix ne serait-elle pas dans l’institution d’un service civil universel ? Oui ! Mais ce n’est pas « réaliste » et en tout cas beaucoup trop tard à 18/25 ans (et trop couteux !).
L’animation de la journée et de la soirée fut remarquablement assurée et nous a permis, à François Chouquet et à moi, d’intéressants et sympathiques contacts pendant deux jours. »
2014 : Lyon
4 au 15 novembre :
André et Anita Bernard ont été interviewés. |
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2014 : Marseille et Mazaugues (Var)
6 et 11 novembre :
Compte rendu de Tony Orengo :
« J’ai représenté les réfractaires lors de deux manifestations dans la région, l’une à Marseille le 6 novembre et l’autre à Mazaugues le 11 novembre.
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À Marseille, la rencontre avait lieu dans le cadre des « Jeudis de la LDH » qui ont lieu chaque mois sur un sujet différent et qui avait pour thème principal, cette fois, les fusillés de 14-18 et, au-delà, le refus de la guerre coloniale et de la guerre en général.
Après le film Adieu la vie, adieu l’amour, diffusé sur Arte récemment, Marie-Thérèse Testud nous a fait un émouvant témoignage de sa vie de petite-fille de fusillé pour l’exemple : son grand-père Pierre Mestre.
Elle n’a su la vérité qu’après la mort de sa mère, mais elle a subi toute son enfance le poids des regards et des critiques dans son village dans l’Est de la France, sa mère ayant eu beaucoup de difficultés au cours de sa vie comme « fille de fusillé ».
Elle-même n’y ayant pas échappé cinquante ans plus tard ! Actuellement, avec l’aide de la LDH, un dossier de réhabilitation est en cours.
Ensuite, Louis Bernabeu de la Libre Pensée nous a rappelé les idées de la LP sur les guerres et sur ceux qui en sont responsables ; également, il nous a fait part du projet de la LP concernant un monument aux fusillés pour l’exemple qui sera érigé sur la ligne de front ; une souscription est en cours de lancement.
Courant 2015 aura lieu, dans l’Aisne, un « Procès des généraux assassins » et, à Rennes, un colloque sera ouvert à tous les pacifistes avec pour thème : « À bas la guerre ! ».
Nous devions recevoir ensuite un refuznik israélien et un réfractaire à la guerre du Vietnam, mais ça n’a pas été possible.
J’ai donc pris la parole au nom des réfractaires non-violents ; ce qui m’a permis de parler de l’ACNV et de nos parcours personnels.
Peu de questions du public mais intéressantes, par exemple : durée totale de la peine, problèmes d’insertion à la sortie, le statut, etc. ; et si nous avions eu des compensations à la suite de nos années de prison !
Après moi, Jacques Pradel, président des anciens Pieds-Noirs progressistes a fait un très intéressant exposé sur les réfractaires aux guerres en distinguant deux catégories principales : les opposants à toutes les guerres et les opposants aux guerres coloniales, plus politiques. Il a aussi parlé des 4ACG et des voyages en Algérie de nos trois associations « cousines ».Voir rubrique
En résumé, une bonne rencontre, si ce n’est le peu de monde venu y participer, environ une cinquantaine de personnes, toutes convaincues… ou presque… puisque deux ou trois couples ont quitté la salle quand j’ai pris la parole : des familles de Pieds-Noirs qui n’acceptent toujours pas l’indépendance de l’Algérie et qui sont nombreuses dans notre région du sud !
Mon dernier train ne m’a pas permis, malheureusement, de participer au petit cocktail qui a suivi ! »
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« Le 11 novembre, nous nous sommes retrouvés à Mazaugues, un petit village du Var adossé à la Sainte-Baume ; ce village était célèbre aux siècles passés pour ses glacières, sortes de grosses citernes enterrées dans lesquelles on tassait la neige et de l’eau en hiver, le tout se transformant en glace qui était acheminée en période chaude vers Toulon et Marseille dans des carrioles à chevaux.
Mais il est aussi célèbre pour son monument aux morts de 14-18, classique, mais sur lequel la municipalité élue en 1935 a fait apposer trois plaques pacifistes. Et le but de notre rencontre était, là aussi, la prise de parole de la LDH, de la LP et des Réfractaires non-violents.
Malgré une pluie battante, nous ne nous sommes pas laissé abattre et nous avons fait nos discours anti-guerre devant une vingtaine de personnes courageuses.
Nous nous sommes quittés en nous promettant de nous retrouver pour d’autres manifestations communes et en partageant nos adresses et courriels. »