Pas de temps à perdre
Les réfractaires ne perdent pas de temps. Ils créent, au printemps 1964, le SOC (Secrétariat des objecteurs de conscience, 3, impasse Chartière, Paris 5e) qui noue des liens entre les anciens et les nouveaux afin de préciser concrètement aux autorités l’esprit dans lequel ils souhaitent accomplir un service civil.
Ensemble, ils essaient d’adopter une attitude solidaire en face du texte de loi et des propositions officielles et d’établir un dialogue avec la Protection civile (ministère de l’Intérieur) qui a été choisie par le gouvernement pour les prendre en charge.
À partir du 15 juillet 1964, ils seront regroupés à Brignoles (Var) pour former un corps de secouristes pompiers.
L’histoire des réfractaires à la guerre d’Algérie est bien finie. Quelques-uns d’entre eux termineront leur période à Brignoles. Les motivations des uns et des autres changent. Leur lutte est pourtant loin d’être terminée.
Pour beaucoup, le statut obtenu est insatisfaisant. Certains veulent l’« améliorer » : il faudra encore plusieurs années de lutte pour que le service civil soit réellement effectué dans un cadre civil et non paramilitaire et qu’il soit accessible au plus grand nombre.
D’autres considéreront ces différentes étapes comme un moindre mal qu’il faut accepter provisoirement en attendant la suppression de tout service obligatoire. Dans l’annexe « De Brignoles à nos jours » (voir rubrique suivant), nous donnons un petit aperçu des autres étapes franchies avant l’abolition du service militaire obligatoire.