Réfractaires non-violents à la guerre d’Algérie
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Septembre-octobre 1961
Article mis en ligne le 6 avril 2010
dernière modification le 11 février 2018

par A.B.

2 septembre 1961

« Nous sommes tous Michel Hanniet »

Michel Hanniet se livre aux autorités à Lyon. Cinq volontaires s’enchaînent avec lui place Bellecour, à 18 heures. Au-dessus d’eux, une banderole indique : « Pour la Paix, le jeune appelé Michel Hanniet, volontaire pour un service civil en Algérie, refuse le service armé. Nous nous constituons prisonniers avec lui ». Voir le soutien

Les six "Michel Hanniet" : Jean-Jacques Hirtz, Michel Hanniet, Jean Rogier, Robert Siméon, Yvon Bel et Victor Savary
Lettre de Michel Hanniet aux parents de ses élèves

On distribue des tracts, l’on vend le journal. A 18 h 25, les gardiens de la paix emmènent les cinq au commissariat. Ils sont relâchés vers 22 h 30, les policiers affirmant qu’aucun individu du nom de Michel Hanniet n’est recherché…

3 septembre 1961

Seconde manifestation, place Bellecour, à Lyon. « En solidarité avec Michel Hanniet, pour un service civil en Algérie, nous faisons un quart d’heure de silence ». Le quart d’heure terminé, un vendeur du journal est appréhendé par un agent, ce qui donne lieu à une manifestation imprévue : 22 personnes s’assoient à terre et sont chargées en fourgon, puis mises à la disposition de la Sûreté. Le lendemain, elles comparaissent devant le juge d’instruction qui les inculpe de « participation à attroupement » et d’« incitation de militaires à la désobéissance ».

On les relâche, sauf deux, Claude Voron et Michel Lefeuvre, mis à la prison Saint-Paul pendant quatre jours.

6 septembre 1961

Réouverture du chantier nancéien. Un curé de la banlieue offre l’hospitalité dans une chapelle désaffectée. Il y a une quinzaine de travailleurs, parmi lesquels Jean-Jacques Hirtz, convoqué pour une période militaire, qu’il a refusée, et venu faire le temps équivalent sur le chantier. Sept logements en triste état sont remis à neuf et de bons contacts s’amorcent.

Un rappelé s’engage dans le service civil

Jean-Jacques Hirtz avait accompli ses vingt-neuf mois de service militaire en Algérie entre 1956 et 1959. À son retour de l’armée, il travaille avec le SCI à Fréjus. C’est Témoignage chrétien qui lui fait connaître l’ACNV

Jean-Jacques Hirtz

en relatant l’acte de Pierre Boisgontier. Par la suite, il participe d’abord
à l’action en soutenant Paul Grosz et Gilbert Schmitz, puis il est
un des six « Hanniet ». Quand il est rappelé pour une période supplémentaire, il refuse. Il se présente alors sur le chantier nancéien, le 6 septembre 1961.

Dans une première lettre à son commandant, il écrit :

« Certains jeunes demandent la création d’un service civil en Algérie, en remplacement du service armé. Ils ont tous été condamnés à une peine de prison... Je me porte solidaire de tous ces jeunes et, avec eux, je demande à servir sur un chantier de service civil, en remplacement de ma période. »

(Journal de l’ACNV, n° 11)

En renvoyant une seconde convocation, il écrit encore :

« Une loi qui condamne des garçons de valeur comme Paul Grosz est injuste. Pour le démontrer, je dois la subir... Afin de concrétiser ma volonté d’effectuer ce service civil, je rejoins un chantier de l’Action civique non violente à Nancy, où je travaillerai du 4 au 15 septembre. »

Voir en fin de rubrique le témoignage de Liliane Hirtz.

7 septembre 1961

René Nazon comparaît devant le tribunal militaire de Marseille ; détenu depuis plus de deux ans, volontaire pour un service civil en Algérie, il a refusé à nouveau l’uniforme.

Témoignages au procès de René Nazon. Extrait du journal de l’ACNV, n° 11, sans date
Un communiqué de presse pour deux procès fourni par le groupe de Montpellier pour "Midi-Libre" du 26 septembre 1961

De nombreux amis assistent à l’audience et font un moment de silence pendant le délibéré, puis à la sortie de la caserne, en témoignage de solidarité. René est à nouveau condamné à deux ans de prison. Compte rendu de son procès, voir les annexes fin 1961.

22 septembre 1961

Jean Lagrave, qui fut arrêté sur le chantier de Gagny en janvier, est jugé à Toulouse. Parmi les témoins, citons Claude Barthaux, secrétaire de rédaction, P. Kettler, professeur à Paris, Robert Riechdiener, aide-chimiste, Johannès Columeau, pharmacien, Marc Joubert, inspecteur de banque. Maître Gambier de La Forterie assure la défense. Malgré la haute tenue des débats, Jean Lagrave est condamné à dix-huit mois de prison. Une manifestation silencieuse ponctue le verdict.

"Le Midi libre" du 23 septembre 1961
"Libération", 23-24 septembre 1961
"La Dépêche du Midi"
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Télégramme de Marie Laffranque aux parents de Jean Lagrave
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Claude Barthaux et Marc Joubert renvoient leur livret militaire, voir leur procès le 31 janvier et le 21 février 1962.

Voir aussi comment Marc Joubert a rencontré ACNV.

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25 septembre 1961

10 h 30 : Une douzaine de jeûneurs occupent le territoire international de l’Unesco, en demandant le droit d’asile.
Une dizaine de journalistes vient interviewer les jeûneurs. Mais la direction de l’Unesco fait savoir qu’il est interdit de tenir une conférence de presse et demande aux jeûneurs de quitter les lieux, ce qu’ils refusent poliment de faire. Grand embarras au palais de l’Unesco. La journée se passe dans le hall, sous l’œil méfiant des gardiens qui interdisent l’accès aux toilettes.

De l’étranger arrivent des communications demandant qu’on autorise le groupe à rester. Cependant, vers 22 heures, après une entrevue courtoise de Joseph Pyronnet et du pasteur Lasserre avec la direction, les gardiens expulsent le groupe. La police parisienne le cueille discrètement à la sortie, et le jeûne se poursuit dans un commissariat du 7e arrondissement, dans l’entassement de cellules minuscules dans l’une desquelles il est impossible de tenir tous assis. On ne relâche les jeûneurs que le lendemain soir, ver 22 heures. Ils se regroupent dans un local prêté par les quakers et y passent la nuit et la dernière journée.
Voir en fin de rubrique le témoignage d’Anita Bernard.

Voir aussi en annexes la lettre au directeur de l’UNESCO et tracts de soutien

"Le Midi libre" du 26 septembre 1961
Tract distribué pendant cette action

3 octobre 1961

Un nouveau chantier est ouvert à Oullins, dans la banlieue lyonnaise. Il s’agit de la construction d’un foyer de jeunes travailleurs. L’effectif est d’une quinzaine.

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5 octobre 1961.

Deux Michel Hanniet et deux Michel Bourgeois

Michel Hanniet et Michel Bourgeois sont arrêtés sur ce chantier, avec deux volontaires, Jean Rogier et Claude Voron.

André Ruff et Antoine Robini
Didier Poiraud, un maçon professionnel.
Georges Abadia

6 octobre 1961

Jean-Jacques Hirtz, qui avait refusé de faire une période et accompli à la place un service civil sur notre chantier, est arrêté à son domicile.

De Lyon à Marseille

Extrait du journal d’ACNV, n° 12, fin 1961

Le chantier se poursuit dans la banlieue lyonnaise depuis un mois avec 12 volontaires et réfractaires.

L’un d’eux écrit : « Chaque matin un camion nous emmène à 12 km au nord de Lyon. Trois quarts d’heure de parcours. Nous commençons le travail sur place à huit heures, faisons une pause entre midi et 13 h 30 puis remontons dans le camion ver 5 heures…

Aux journées humides, nous réservons les finissions intérieures : poses de plafonds, couvre-joints, plinthes, isolants, peintures. Dans quelques jours nous poserons les circuits électriques. Quant aux belles journées qui se font rares, on les réserve aux travaux de maçonnerie : Marches et cuves essentiellement… »

10 octobre 1961

Eric Pot arrive sur le chantier pour huit jours. Le 8 septembre avait pris fin son année de prison. On le ramène à sa caserne pour lui représenter l’habit militaire qu’il refuse à nouveau. Eric trouve le moyen de partir, et écrit à son capitaine :

« Plusieurs centaines de kilomètres me séparant de ceux qui me sont chers, j’ai ressenti l’impérieux désir de les revoir. M’accorder une permission était une chose impossible, j’ai résolu de la prendre. Je puis vous assurer que sous peu, je me replacerai entre vos mains n’ayant jamais eu l’intention d’échapper aux sanctions qu’entraîne mon attitude d’objecteur de conscience. »

Lettre de Jack Henriquez, pacifiste belge

À son arrivée sur le chantier, il écrit pour donner son adresse, et annonce son retour à la caserne pour le 16 octobre. Il est arrêté sur le chantier le 13 octobre, et transféré à Toulouse.

13 octobre 1961

Jean-Jacques Hirtz, qui avait été arrêté à Mulhouse le 6 octobre pour avoir refusé une période et accompli à la place quinze jours de service civil, est relâché après huit jours d’arrêts de rigueur à Meyenheim.

17 octobre 1961

Voir en annexe le dialogue que l’ACNV engage avec les Algériens suite aux événements de cette journée.

De gauche à droite : Didier Poiraud, André Ruff, Claude Michel et Robert Siméon

24 octobre 1961

« Nous sommes tous Robert Siméon »

A Bourg-en-Bresse, Robert Siméon et 4 volontaires s’enchaînent à la grille du parc au centre de la ville. Une banderole indique : « Robert Siméon va en prison, volontaire pour un service civil en Algérie, il refuse le service armé, 4 hommes veulent partager son sort ».

Une foule peu nombreuse commence à s’intéresser à ces « enchaînés ».
La presse est présente : Dauphiné libéré, le Progrès, République nouvelle. Les gens commencent à poser des questions au porte-parole des réfractaires, et très vite cela prend la tournure d’une conférence de presse. Un des journalistes qui travaille aussi pour Europe n° 1 pose des questions et enregistre. Puis il interroge dans la foule. L’enregistrement passe le soir à Europe n° 1.

Un car de police fait son apparition. Les agents n’avaient pas prévu les chaînes et doivent attendre l’arrivée d’un serrurier (service des pompiers) pour embarquer les réfractaires.

Au commissariat, le porte-parole dit qu’ils ont comme seul papier d’identité l’ordre de route de Robert Siméon. La police les fait monter dans un panier à salade, et les dépose tous les 5 dans la nature en dehors de la circonscription.

"Le Canard enchaîné" sans date.

Puisqu’on n’a pas voulu d’eux, les 5 Robert Siméon vont se présenter à la caserne de La Part-Dieu à Lyon où Robert était convoqué. Pas plus de chance… on leur fait savoir que puisqu’ils sont cinq au lieu d’un, ils peuvent retourner vaquer à leurs occupations.

25 octobre 1961

Procès d’André Bernard devant le tribunal militaire de Bordeaux. Le président fait état de nombreuses lettres en faveur de l’accusé. Puis c’est le tour des témoins : René Bovard, journaliste suisse, Aristide Lapeyre, Jacques Drouet, Simone Pacot et Maurice Urbain, directeur d’un « home » en Belgique. Les avocats sont Me Touzet et Me Bécourt. André est condamné à 18 mois de prison avec confusion de peine.

Manifestation silencieuse à la sortie. Marc Bouscasse de La Rochelle renvoie son livret militaire.

Voir compte rendu en annexe

27 octobre 1961

Procès de Christian Fiquet devant le tribunal militaire de Bône. Pierre Souyris d’Aix-en-Provence et André Cortès d’Alger viennent témoigner.
La défense est assurée par Me Yana, bâtonnier à Bône.
Le tribunal après un réquisitoire sévère du commissaire du gouvernement qui ne demande toutefois qu’un an de prison, condamne Christian à 3 ans de prison… Manifestation de soutien à Lyon et à Grenoble.

Après sa condamnation, Christian écrit :

Les lettres des amis qui réagissent (à la condamnation) m’ont amené à réfléchir à la lumière de ce que je connais de Gandhi, lui que j’essaie de considérer comme un modèle quant à l’action. Je relis une de ses déclarations du procès de 1921 :

« Je suis ici pour réclamer et pour accepter joyeusement la peine la plus sévère qui puisse être infligée pour ce qui est selon la loi un crime délibéré et qui me paraît à moi le premier devoir d’un citoyen. La seule chose que vous puissiez faire, juge, c’est de démissionner, ou de m’infliger la peine la plus sévère si vous croyez que le système et la loi que vous administrez sont bons pour le peuple. »

C’est dans cet esprit – si tant est que je sois capable de le posséder à fond – que, de tout cœur et sans forfanterie, j’ai essayé de me présenter au tribunal. Je sais qu’il est impossible qu’un autre pense d’avance et à ma place de cette façon, mais cette façon de penser, c’est notre force, et, de plus, je pense que la petite « mise en scène » que nous faisons avant d’être arrêtés : détruire nos identités pour n’en avoir qu’une même, est plus qu’un symbole.

(Journal de l’ACNV, n° 12)
Voir, en annexe, le dossier établi par l’ACNV sur Christian Fiquet

Témoignage de Françoise Fiquet recueilli après notre rencontre de 2003 :

« L’essentiel, pour moi, était que Christian soit soutenu, qu’il ne reste pas seul face à la machine militaire. L’ACNV répondait exactement à ce souhait (je regrettais que tous les autres soutiens fussent seulement verbaux de la part d’organisations et d’individuels).

Que j’aie eu des états d’âme devant le juge d’instruction, les matons et pendant le procès a peu d’importance, je continue à penser que nos témoignages à Christian et à moi ne peuvent se dissocier.

L’ACNV m’a fourni une adresse où aller en Algérie (chez des quakers visiteurs de prison) pendant un mois et lors du procès, ainsi qu’à Aix-en-Provence quand Christian était à l’Étape (voir rubrique à la date du 27 février 1962). Mes beaux-parents m’ont aussi beaucoup aidée. »

28 octobre 1961

Les autorités refusent d’arrêter Claude Voron et Robert Siméon

Claude Voron et Robert Siméon, qui l’a rejoint, se constituent prisonniers à Marseille. Une vingtaine de manifestants se placent avec eux sous l’arc de triomphe de la Porte d’Aix. Deux banderoles : « Réfractaires au service armé, volontaires pour un service civil en Algérie, Claude Voron et Robert Siméon se constituent prisonniers, par solidarité nous observons avec eux une demi-heure de silence » et « Service civil en Algérie, moyen de réconciliation ».

Claude Voron, "Cosinus"

« Parmi les manifestants, écrit Claude, on voyait avec plaisir des têtes nouvelles, en particulier des personnes de mon quartier… Au bout de 25 minutes, deux cars de police arrivèrent. Les agents nous demandèrent « si nous comptions rester longtemps ». « Encore 5 minutes », dit le porte-parole. La demi-heure terminée, nous avons fait les cent mètres qui nous séparaient de la gendarmerie. « Nous sommes deux réfractaires… ».

– Ah ! les non-violents, mon adjudant !…

– F…-les dehors ! un samedi soir, comme si on n’avait pas autre chose à faire !

– Je m’excuse, mais voici mon ordre de route qui m’indique qu’à partir du 25, je suis recherché. Regardez au moins si nous ne sommes pas recherchés…

– Nous, on ne veut rien savoir, allez dehors !… Et puis vous êtes non violents ? Bon ! soyez patients, quand le moment sera venu, on viendra vous chercher.

– Faites-nous au moins un papier, comme quoi nous nous sommes présentés.

– Rien à faire ! allez ! Dehors !

Après avoir essayé pendant dix minutes de leur montrer qu’ils ne faisaient pas correctement leur métier, nous sommes partis, considérant que, puisqu’ils ne voulaient pas de nous, nous retournions faire du service civil. Ils ont dû pousser un soupir de soulagement : ils ont une peur bleue des non-violents, surtout un samedi soir ; c’est beaucoup plus dangereux que les plastiqueurs… Le positif dans cette opération est surtout dans les contacts et les réunions d’information… Cette expérience d’action de solidarité par le groupe local est à reprendre, car c’est vraiment là son rôle : prendre en charge son réfractaire… »

Témoignage recueilli après notre rencontre de 2003

Anita Bernard, dont c’est le premier jeûne, raconte :

« Dans le contexte et si bien entourée par des personnes expérimentées, ce jeûne ne posait pas de problème particulier pour moi... jusqu’au moment où, au commissariat, j’ai été séparée des autres.
On menaçait de m’expulser de France, en me demandant, tout de même, la frontière de ma préférence. Je ne comprenais pas car, justement, avec André, on s’était mariés pour éviter ce genre de problème. On m’explique alors que ce mariage fait à Bruxelles (sans passer par l’ambassade française, puisque André était en situation irrégulière) n’avait pas été transcrit en France : les autorités françaises n’étaient donc pas informées.

« J’étais contrariée pour le moins, mais, depuis mon arrivée en France, fin mars 1961, j’avais déjà vu du pays (Paris, Nancy, Bordeaux, Marseille, etc.), et quelques kilomètres de plus ne me faisaient pas peur. J’ai donc choisi la frontière belge en pensant revenir bientôt avec les papiers nécessaires.

« Finalement, on m’a ramenée dans la cellule où étaient les autres, et je n’ai plus entendu parler de rien, terminant ce jeûne collectivement chez les quakers. Par la suite, les papiers ont été régularisés, et c’est ainsi que nous possédons deux livrets de famille, un belge et un français, alors que peu de temps auparavant le mariage était bien le dernier de nos soucis. »

(Extrait de notre livre)

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Témoignage recueilli après notre rencontre de 2003

Liliane en 1965

Liliane Hirtz se rappelle cette époque :

« Je lis « Témoignage chrétien » et participe à des groupes de jeunes catholiques. Le départ en Algérie de rappelés proches de ma famille m’a sensibilisée à ce problème. Ma prise de conscience se renforce en participant aux manifestations du groupe de l’ACNV de Mulhouse.
C’est à ce moment-là que je rencontre Jean-Jacques : nous nous trouvons dans le même panier à salade, passons un moment au poste de police puis avons été libérés en même temps...

« Plus tard, en été 1962, nous sommes partis à Paris, et j’ai travaillé au secrétariat de l’ACNV à Vanves. Nos deux premiers enfants sont nés dans la clinique de la mère d’Yvon Bel, dans la banlieue parisienne, les deux derniers en Algérie où nous sommes allés travailler dans la coopération. »

(Extrait de notre livre)

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