Réfractaires non-violents à la guerre d’Algérie
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Annexes fin 1960 : Émilienne et Jacques Tinel
Article mis en ligne le 25 février 2012
dernière modification le 22 décembre 2013

par A.B.

Lors de nos retrouvailles en 2003 (voir rubrique), Jacques et Émilienne Tinel se présentent comme des gens « très laïques, très gratuits, très obligatoires, c’est-à-dire par là que notre vie a été dirigée bien souvent par des évidences qui n’éprouvaient pas le besoin, comme toute évidence, de s’accrocher, de se justifier à des explications plus ou moins religieuses ou philosophiques et qui provenaient d’un certain fond, bien sûr, des vieux fonds judéo-chrétiens.

« Nous étions décidés de mettre en application dans notre façon de vivre les choses qui étaient profondément ancrées en nous, nous étions ouverts à tout ce qui pouvait se présenter à nous et que nous estimerions nécessaire.

« Quand Jo Pyronnet est arrivé pour proposer l’ACNV, il s’agissait, en hiver 1959-1960, de lutter contre les camps d’assignation à résidence destinés aux Algériens qui, un peu partout, étaient appréhendés pour délit de faciès, enfermés, relâchés, tout cela sans savoir pourquoi. Il y avait quelque chose là de totalement inadmissible, et c’est pour cela que l’action a été lancée ».

Jacques et Émilienne Tinel ont alors décidé de s’y consacrer à fond. Jacques abandonne son poste d’enseignant technique et fait partie des Trente. Leur cinq enfants sont pris en charge par la famille, et Emilienne se rend également disponible pour soutenir l’action.

Quand il a été jugé nécessaire de s’intéresser de plus près aux jeunes qui refusaient la guerre d’Algérie, tous les deux sont devenus les coordinateurs des manifestations à Paris et sa banlieue. Jacques fait partie des quatre personnes jugées à Carpentras (voir rubrique). Il est radié des listes électorales. Il a aussi renvoyé son livret militaire, ce qui lui coûtera une amende en 1963.

L’ACNV publie une correspondance entre Émilienne et un dirigeant syndicaliste critiquant/défendant la non-violence « Bombe atomique française »(voir rubrique) et une petite brochure, préparée par Jacques, contenant des extraits de lettres de jeunes appelés face à la guerre (voir rubrique). Tous les deux écrivent un texte intitulé « Pourquoi la non-violence ? » qui est publié comme un supplément de 4-pages au journal de l’ACNV (voir rubrique).

Dès l’explosion de la première bombe française, en février 1960, Jacques renvoie son livret militaire. Trois ans après, il est convoqué au tribunal. Voici sa lettre de motivation publiée dans le journal de l’ACNV, n° 17, mai 1963.

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Suite 1961