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Annexes 1961 : Les procès de Tony Orengo, en 1960 et 1961.
Article mis en ligne le 13 novembre 2011
dernière modification le 25 avril 2016

par A.B.

Le premier procès, le 17 mai 1960

Après ce procès Tony Orengo rejoint l’Action civique non-violente.

Le deuxième procès, le 20 avril 1961

Tony Orengo, déjà condamné le 17 mai 1960 à un an (voir ci-dessus), est jugé le même jour et par le même tribunal que Jean Pezet, le 20 avril 1961, à Metz.
Tony est équipier de la Cimade (organisme d’entraide œcuménique d’origine protestante) dans un foyer de jeunes Nord-Africains à Marseille. La presse locale a annoncé ce procès. Dans la petite salle du tribunal, on compte 50 à 60 personnes avec une forte proportion de jeunes. Après l’habituel interrogatoire d’identité et lecture de l’acte d’accusation, le président interroge Tony sur ses motivations. F. Andrieux assistait à l’audience. Nous extrayons de son compte rendu :

– Vous êtes protestant, de quelle obédience ?

Extrait du casier judiciare

– Réformée.

– Vous ne faites pas partie d’une secte ?

– Non.

– Pourquoi refusez-vous d’endosser l’uniforme de l’armée française ?
Qu’avez-vous donc contre cet uniforme ? Est-ce le kaki ou le bleu ou les boutons dorés qui ne vous plaisent pas ? On ne vous demande que ce petit sacrifice, revêtir l’uniforme, et le Christ nous demande de faire des sacrifices...

Le président accuse Tony, en paraphrasant Saint-Paul, de refuser de faire le bien qu’il voudrait faire (alias être infirmier d’une unité aéroportée) pour faire le mal qu’il ne voudrait pas faire (alias refuser d’obéir à la loi française).

Tony répond calmement qu’il ne refuse pas de servir, qu’il demande un service civil et qu’il ne veut pas se battre à coups de versets bibliques.

Le premier témoin est Mme Peyron, de la Cimade. Elle montre qu’il ne s’agit pas là d’un acte irréfléchi, mais mûrement pensé... Son attitude doit être respectée puisqu’il ne peut pas faire autrement.

Ensuite, le pasteur Jacques Beaumont parle aussi de Tony d’une manière très fraternelle, mettant en avant son dévouement pendant son année de travail à Marseille. D’une manière très nette et très ferme, le pasteur affirme que dans ce monde qui n’est pas le Royaume, la Cimade a voulu soutenir ce témoignage vrai, espérant qu’Orengo pourra reprendre bientôt le service des hommes.

Le pasteur Boegner souligne que cela fait trente ans que des demandes sont faites aux gouvernements successifs pour résoudre le problème de l’objection de conscience, comme cela a pu se faire dans bien d’autres pays.

Me Jean-Jacques de Félice pense que la notion de service militaire n’est pas une institution immuable. L’histoire est pleine de refus et de défis en face de l’État (de Gaulle en 1940). Il faut des hommes qui désobéissent par motif de conscience.

Verdict : deux ans.

L’ordonnance de renvoi pour le deuxième procès et le compte rendu.

Lettre de son avocat du 29 mars 1961
Lettre d’un sympathisant belge, déc. 1961

Les échos dans la presse le 20 avril 1961

Coupure de presse sans mention. Le pasteur Marc Boegner est témoin.

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